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La « Promotion Adeline HAZAN » rencontre sa marraine !

La promotion 2018-19 du Master 2 Criminologie a l’honneur d’être baptisée « Promotion Adeline HAZAN ». C’est avec fierté que nous avons accueilli notre marraine le 7 mars dernier à la bibliothèque de l’Institut de Criminologie d’Assas. Les locaux lui étaient d’ailleurs familiers, Madame HAZAN ayant étudié à l’Institut de Criminologie.

Des fonctions de juge d’application des peines à celles de député européen en passant par la présidence du Syndicat de la magistrature, Adeline HAZAN est une femme de décision et de terrain. Depuis 2014, Madame HAZAN occupe les fonctions de Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Tout au long de sa carrière, Madame HAZAN a œuvré dans le sens de la protection des droits et libertés fondamentaux.

Au cours de notre rencontre, Madame HAZAN nous a fait part de l’objectif qu’elle s’était donné tout au long de sa carrière : celui d’œuvrer dans le sens de la protection des droits et libertés fondamentaux. Après avoir travaillé dans les tribunaux, les collectivités locales et autres assemblées institutionnelles, Madame HAZAN nous fait part de son inquiétude quant au virage sécuritaire que la France prend et mettant en danger nos droits individuels. Amorcé par la loi du 25 février 2008 créant la rétention de sureté – procédure permettant l’enfermement potentiellement infini d’un individu ayant déjà purgé sa peine à l’égard de la société du fait de la dangerosité qu’il représente pour elle –, ce durcissement de la politique pénale s’est imposé selon elle depuis les attentats terroristes du 7 janvier 2015 et la série de lois sécuritaires qui ont suivi. La peur publique générale, relayée par des médias souvent alarmistes, fait peser sur les acteurs judiciaires et législatifs une forte pression qui les pousse à faire reculer les droits et libertés fondamentaux. Alors que la justice et particulièrement la procédure pénale devraient être tenues par un équilibre entre la sécurité, la protection de l’ordre public et les libertés individuelles, Madame HAZAN déplore une balance de plus en plus déstabilisée et qui penche dangereusement en faveur d’une sécurité liberticide.

Poursuivant son intervention, Madame HAZAN a pu nous décrire ses fonctions actuelles de Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL). Insistant sur l’indignité des conditions de détention au sein de nos prisons, entre matelas par terre et impossibilité de se doucher quotidiennement, Madame HAZAN fait preuve d’une passion brûlante pour la défense de l’humanité dans nos institutions. Bien que lucide sur les graves dérives et carences des établissements pénitentiaires, Madame HAZAN n’en perd pas son optimisme et salue une prise de conscience et même une amélioration des conditions d’accueil des personnes privées de liberté en France depuis la création du CGLPL en 2007. Elle explique que, si les surveillants pénitentiaires font encore preuve d’une certaine méfiance à l’égard du CGLPL, les directeurs de prisons sont de plus en plus réceptifs aux recommandations de ses équipes. De plus, les services psychiatriques d’hospitalisation sous contrainte démontrent, eux, une véritable reconnaissance et une réelle volonté d’améliorer leurs pratiques grâce aux retours du CGLPL.

A travers les différentes questions du Professeur Patrick MORVAN, co-Directeur du Master 2 Criminologie et des étudiants, Madame HAZAN nous a démontré l’importance de la mise en place d’une politique de régulation carcérale pour désengorger les prisons et assurer des conditions de détention dignes. D’autres thématiques ont pu être abordées comme la pertinence du déploiement de téléphones portables bridés en prison afin de réduire les trafics en la matière et de faciliter les contacts du détenu avec ses proches. Madame HAZAN a également pu insister sur l’importance capitale d’améliorer les conditions de travail des surveillants pénitentiaires, ce qui passe nécessairement par l’élargissement du budget de l’État alloué à la justice dont elle estime qu’il devrait être doublé pour permettre un fonctionnement fluide et digne de l’institution.

Les étudiants du Master 2 Criminologie remercient sincèrement Madame Adeline HAZAN pour son temps, sa bienveillance et la confiance qu’elle nous accorde en prêtant son nom à la 10e Promotion de notre formation.

 

Article écrit par Julie DOMENET, étudiante du Master 2 Criminologie en filière recherche

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