Site de l'association du Master 2 Droit pénal et sciences criminelles parcours Criminologie de l'université Paris 2 Panthéon-Assas

Rémi, sportif de haut niveau

 

Quel est ton parcours scolaire ?

J’ai effectué mes deux premières années de licence à Pau, ma dernière année de licence et ma première année de Master 1 droit pénal et sciences criminelles à la Sorbonne, et me voici maintenant en Master 2 de Criminologie à Assas.

 

Quel sport pratiques-tu ?

Je fais de l’escrime depuis 2005. J’ai commencé après avoir vu l’escrime à la télé durant les JO d’Athènes de 2004. J’ai intégré le pôle France jeune d’escrime (sport/études) à Tarbes en 2011. Je m’entraine à l’INSEP (institut national du sport, de l’expertise et de la performance) depuis 2014.

Concernant l’escrime, je fais du sabre. Je suis actuellement classé 5ème au classement national sénior français. En 2014, nous avons été champion d’Europe junior par équipe à Jérusalem. Je participe à 8 coupes du monde dans l’année avec l’équipe de France de Sabre, elles ont lieux aux 4 coins du monde (nous partons par exemple à Alger, Cancun, Séoul, Moscou, etc.).

 

Quel avenir juridique envisages-tu ?

Je pense passer le concours de la magistrature. Mais je ne sais pas quand car ce sera très difficile de préparer ce concours et de m’entrainer en même temps. En plus, l’école est à Bordeaux et je dois m’entrainer à Paris. Tout ça paraît très incompatible. Je m’entraine tous les jours pour participer aux JO (Tokyo en 2020 ou Paris en 2024) donc si je veux pouvoir atteindre cet objectif je vais peut-être devoir repousser l’échéance pour le concours. Je ne sais pas encore c’est un peu le flou.

 

Comment arrives-tu à concilier les deux ?

Pour réussir les deux, ça demande une organisation au quotidien. Il me faudrait des journées de 35h mais je ne les ai pas donc je dois organiser mon temps au mieux possible à l’avance. Il faut aussi faire certains choix : il est impossible par exemple de sortir autant, ne serait-ce que pour boire un verre après les cours, que les autres étudiants.

Concrètement mes journées s’organisent autour de la fac et de l’escrime, le reste du temps me sert soit à me reposer soit à travailler les cours. Il faut tout de même trouver des moments de retour au calme et de loisirs afin de casser ce rythme et de tenir l’année. En effet, travailler après s’être entrainé et être allé à la fac, quand on est bien fatigué, est souvent difficile. Malgré une organisation minutieuse de mes journées je n’ai pas la possibilité de mener de front l’université et le sport sans faire des sacrifices dans l’un et dans l’autre. Je ne vais pas à certains cours pour m’entrainer et inversement.

Il n’y a aucun aménagement des cours pour les sportifs de haut niveau à l’université en France. Le statut de sportif de haut niveau n’apporte qu’une aide marginale en comparaison avec la difficulté de mener un double projet. Ce n’est pas une plainte mais un constat : en France, les aides pour les sportifs de haut niveau à l’université sont infimes et il n’y a pas d’aménagement permettant de s’entrainer et d’étudier de manière optimale. J’ai pu réussir mes années uniquement grâce à l’aide d’autres étudiants qui m’ont fourni les cours durant mes nombreuses absences.

Je pense qu’il faut un investissement total, (ce qui est extrêmement fatiguant au quotidien), pour réussir les deux, et être efficace dans son travail à la fac et à l’entrainement.

 

Quels avantages as-tu pu retirer du fait d’être un sportif de haut niveau à la fac ?

Le sport n’a jamais été une plus-value dans mes études. Concrètement en tant que sportif de haut niveau, tu as droit à 0,5 en plus dans ta moyenne. Sauf que si je passais tout le temps que je passe à l’escrime dans mes études, je pourrais avoir de meilleures notes. Donc les 0,5 dans la moyenne ne viennent que compenser légèrement les lacunes que l’on peut avoir en ratant les cours et en n’ayant que peu de temps pour travailler.

En revanche le sport m’a clairement aidé de manière générale dans ma vie et donc à l’université. Par exemple, la gestion du stress ou des évènements importants que j’ai pu développer à l’escrime me permet d’aborder sereinement les examens.

De plus le fait d’être parti du domicile familial pour vivre ma passion à l’autre bout de la France, le fait d’avoir rencontré des personnes de tous les horizons grâce au sport, et d’avoir voyagé lors de nombreuses compétitions m’a permis de développer une certaine ouverture d’esprit qui me sert à l’université. Je suis persuadé qu’avoir un parcours atypique permet de prendre du recul par rapport à ce qui nous est enseigné et de moins se bloquer dans un certain formalisme.

A l’inverse, l’université me permet de me changer les idées par rapport à l’escrime. Parler avec des gens qui n’ont que peu d’intérêt pour le sport permet de faire une vraie pause, surtout quand vous avez passé la journée à vous entrainer et à ne parler que d’escrime.

 

Des conseils ?

Je suis convaincu qu’il faut faire un maximum de chose en dehors de l’université. Certes, les études de droit c’est bien, passionnant tout ce que vous voulez mais il faut savoir s’en détacher, avoir des activités, des passions, des centres d’intérêt. Je pense qu’on ne se construit pas en assistant à des cours mais plutôt en touchant à un maximum de choses. Bref, ne pas donner trop d’importance à la fac.

 

 

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