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Portrait de Joséphine, étudiante du M2 partie 8 mois en Nouvelle-Zélande

Les parcours atypiques ne sont pas forcément un frein à la sélection du Master 2 ! Pour vous en convaincre, présentation de Joséphine, étudiante de l’actuelle promotion du Master 2 qui est partie, en dehors de tout programme universitaire, en Nouvelle-Zélande pendant 8 mois.

 

Quel est ton parcours ?         
J’ai effectué une double licence droit-langue à Grenoble, puis, toujours à Grenoble, un master 1 de droit privé fondamental – profil pénal.  C’est à partir du moment où j’ai étudié le droit pénal en L2 que j’ai vraiment eu un grand intérêt pour la criminologie. La matière est intéressante car c’est une tout autre manière d’aborder le droit pénal, une manière plus large. J’ai décidé de partir en Nouvelle-Zélande après mon année de Master 1, entre octobre 2016 et juin 2017, puis de candidater en Master 2 une fois revenue en France.

Comment t’est venue l’idée ? Pourquoi la Nouvelle-Zélande ?       
L’idée du départ à l’étranger m’est vraiment venue à partir de la fin de la L3. L’idée a germé après un stage de cinq semaines effectué au Costa Rica. Un stage d’un mois en double-licence droit/langue était obligatoire, et devait s’effectuer à l’étranger. J’ai postulé un peu partout, mais surtout dans des pays hispanophones, auprès d’avocats. Finalement, j’ai eu une réponse positive d’une avocate à San José, spécialisée en droit commercial, de la famille, du travail et notarial. J’ai pu assister à quelques audiences ou visiter le palais de justice mais j’ai surtout rédigé en espagnol un manuel de conseil aux avocats pour interroger efficacement les témoins.           
Au bout de cinq semaines, j’étais frustrée de ne pas être restée plus longtemps, je commençais à peine à m’acclimater au pays. Je me suis alors dit « pourquoi pas faire un long séjour à l’étranger ? ». J’ai voulu choisir un pays anglophone parce que j’avais déjà fait un pays hispanophone.
Mon choix s’est porté sur la Nouvelle-Zélande notamment parce qu’il s’agit d’un pays de Common Law, donc de tradition juridique très différente comparée à la France. J’ai aussi toujours été très attirée par l’Océanie.

Comment as-tu organisé ton départ ?          
J’ai d’abord demandé à une professeure si c’était pertinent de faire une année de break à l’étranger, je ne voulais pas être pénalisée pour les candidatures en Master 2. Elle m’a encouragée dans cette voie mais m’a prévenue qu’il faut toujours justifier ce départ avec des stages ou toute activité en rapport avec le droit, afin de montrer qu’il ne s’agit pas juste d’une année de vacances.  
Un an avant mon départ j’ai commencé à chercher des stages, en envoyant plein de candidatures un peu au hasard, et je me suis fixée l’objectif d’en trouver au moins trois.  J’ai d’abord obtenu un stage auprès d’une avocate pénaliste à Auckland qui m’a prise pour cinq semaines. J’ai ensuite eu un stage de trois mois dans à Gisborne dans l’équivalent d’une maison de justice et de droit, à savoir une plateforme de premier accès au droit pour orienter les justiciables. Enfin, j’ai effectué mon dernier stage dans une structure à Christchurch, institution qui ressemble aux avocats commis d’office, sauf qu’il s’agit d’avocats fonctionnaires payés par le gouvernement à plein temps.
J’avais trouvé ces trois stages avant de partir. Ma démarche s’inscrit dans mes études mais est complètement  autonome, les stages n’étaient pas conventionnés, et je ne suis pas partie dans le cadre d’un échange/programme. Sur huit mois en Nouvelle-Zélande, j’ai passé cinq mois et demi en stage.       
J’ai commencé mon voyage par 6 semaines à New Plymouth, puis entre chaque stage, je me laissais trois semaines pour visiter le pays en road trip.       

Quels ont été les apports de cette expérience ?        
Les apports ont été multiples :          
- J’ai énormément progressé dans mon niveau de langue. Le fait d’être plongée dans le milieu de manière prolongée fait vraiment la différence.   
- Les rencontres que j’ai faites, notamment pendant mes stages. A Gisborne, j’étais avec un stagiaire allemand pendant trois mois. On est restés en contact, il est maintenant avocat à Munich. Je pense également à tous les avocats que j’ai rencontrés, surtout ceux de Christchurch avec qui j’ai toujours des liens.
- J’ai pu découvrir en pratique la Common Law. Je l’avais étudiée rapidement en Master 1, mais je n’ai pas pu voir en pratique comment les procès sont menés, et à quel point le système est différent comparé à la France.   
- J’ai dû réaliser beaucoup de travail de recherche, de rédaction de conclusions pour les avocats, tout en anglais et dans une législation que je ne connaissais pas. Même si ça ne m’a rien apporté du point de vue du droit français, ça a été un apport méthodologique extraordinaire, ça m’a ouvert l’esprit.                     
- Partir à l’étranger m’a forcée à sortir de ma zone de confort, à apprendre à être autonome et débrouillarde. J’ai dû m’adapter et faire des choses que je n’aurais pas faites en temps normal. 
J’ai réalisé que je peux vivre éloignée de ma famille pendant huit mois, je ne m’en pensais pas capable. J’ai réussi à m’acclimater, et me sentir chez moi ailleurs qu’en France.

Quels ont été aspects négatifs ?        
Le retour est très difficile, c’est dur de reprendre les études. Il faut savoir se remettre dans le bain. J’ai également pris du retard sur ce qui a pu évoluer dans le droit français, c’est stressant. Savoir se réadapter n’est pas forcément évident.

Pourquoi pas Erasmus ?       
Parce que ça m’aurait fait rater une année de cours en France puisque l’année Erasmus est incluse au sein du parcours universitaire. J’ai pris une année supplémentaire à côté des études pour aller en Nouvelle-Zélande.

Des conseils pour ceux qui veulent tenter l’expérience ?     
Osez ! Faites-le, il faut se lancer. J’avais énormément hésité en raison de la difficulté de se réadapter ensuite par rapport aux sélections en Master 2. Mais au final ça n’a pas été un frein pour la sélection, et l’expérience est extrêmement enrichissante à tous les points de vue. On a qu’une vie, il faut prendre les devants et sortir de sa zone de confort. Attention toutefois, il faut bien s’organiser et préparer à l’avance le départ, pour que sur place tout se passe bien. Il faut prévoir le logement, comment se véhiculer etc. Si je n’avais pas eu les trois stages avant de partir, je n’y serais pas allée, c’était la condition sine qua none pour prendre les billets d’avion.

 

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