Site de l'association du Master 2 Droit pénal et sciences criminelles parcours Criminologie de l'université Paris 2 Panthéon-Assas

Voyage aux Pays-Bas - Amsterdam

Voyage aux Pays-Bas - Amsterdam
Voyage aux Pays-Bas - Amsterdam

Après avoir hésité entre la Californie et Rome, la promotion du Master 2 Criminologie a porté son choix sur les Pays-Bas. Choix certes moins paradisiaque, l'attrait juridiquement et culturel a semblé plus approprié à un voyage dans le cadre universitaire.

Pour commencer cette double optique, le Master 2 a posé ses valises dans la capitale néerlandaise. Au programme, démystification d'une ville véhiculant tous les fantasmes à travers les époques et l'espace.

Vous trouverez ci-dessous un échantillon de nos pérégrinations.

La Maison d'Anne Frank

Amsterdam est connue pour beaucoup de ses monuments, y compris la célèbre maison d'Anne Franck. L'Histoire de la Seconde Guerre mondiale s'est construite sur un ensemble de récits et notamment le Journal d'Anne Franck.

Le musée d'Anne Franck est construit autour de la chronologie de la vie de la jeune fille. Le rez-de-chaussée s'ouvre sur un rappel des raisons qui ont poussé les époux Franck et leurs filles à quitter l'Allemagne pour s'installer à Amsterdam, ainsi que le récit de leur vie dans la capitale.

Le premier étage commence avec la décision prise en 1942 par Otto Franck de cacher sa famille suite à l'invasion de la Hollande par le Troisième Reich et aux brimades de plus en plus sévères exercées sur les juifs. Les pièces se succèdent pour nous faire traverser les étapes de la décision ainsi que leur déménagement réalisé dans le plus grand des secrets.

Un couloir nous mène alors à la pièce contenant la fameuse étagère derrière laquelle se trouve l'étroit escalier conduisant aux pièces cachées, situées au deuxième étage, où vivaient les Franck et où ils seront rejoins par une seconde famille, les Van Pels.

Chaque pièce raconte la vie de chaque occupant et permet de se figurer véritablement quelle fut leur vie pendant ces deux ans de cachette.

Nous quittons ensuite le bâtiment principal pour rejoindre l'extension moderne du musée où sont relatés les destins et mois de captivité dans les camps, après l'arrestation par les SS en 1944 suite à une dénonciation anonyme.

Un escalier nous fait redescendre pour trouver dans une grande pièce des extraits manuscrits du Journal d'Anne Franck ainsi que l'histoire de ce journal et de sa publication.

Enfin nous nous rendons au rez-de-chaussée où se trouvent les différents témoignages de personnalités contemporaines ainsi que de camarades de jeux ou de camps de l'héroïne rendant hommage à Anne Franck.

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Croisière sur les canaux

Après avoir acheté nos billets dans l'un des nombreux points de vente le long des canaux, nous nous dirigeons vers le quai où nous sommes accueillis par le capitaine du bateau qui s'évertue à souhaiter la bienvenue à tous ses passagers dans leur langue natale. Ce matin-là, il y avait pêle-mêle : des australiens, des allemands, des suédois, des italiens et des français.

Le bateau démarre, et nous sommes partis pour une grosse demie-heure de découverte de la ville, de son histoire et de ses anecdotes. Outre les commentaires du guide audio, le capitaine n'hésite pas à nous désigner des sites dignes d'intérêt, comme le plus grand restaurant chinois en Europe, flottant dans le port d'Amsterdam, et construit sur le modèle d'un restaurant identique à Hong Kong. « A Hong Kong, nous raconte-t-il, il pouvait accueillir 900 chinois. Ici, quand 600 personnes furent rentrées, le restaurant commença à couler. On en a déduit que 600 néerlandais équivalaient à 900 chinois ».

Un peu plus loin, « à main gauche de la barque » nous indique-t-il dans son français chantant, se trouve la gare centrale d'Amsterdam et son parking à vélo de trois étages. Il en profite alors pour nous expliquer que les canaux mesurent environ six mètres de profondeur : deux mètres de boue, deux mètres de vélos et deux mètres d'eau. Il ajoute qu'Amsterdam est la ville où il y a le plus de vélos par habitant. Chaque personne a en effet un vélo chez elle et sept vélos dans le canal.

Comme nous sommes un peu en avance sur le planning, le capitaine nous propose de faire un détour. Il s'engage alors dans un canal un peu plus étroit où nous découvrons des maisons flottantes. Ces maisons apparurent au cours du XXe siècle. La ville étant bondée, il n'y avait plus assez de place pour construire de nouvelles maisons sur la terre ferme. Elles furent alors édifiées sur le canal. Aujourd'hui, le nombre de maisons flottantes est limité, leur construction n'est plus autorisée. Il faut attendre qu'un propriétaire décide de se dessaisir de la sienne pour pouvoir s'en procurer une.

Quelques mètres plus loin il nous désigne trois maisons très bancales. « Ce sont les maisons dansantes » nous dit-il, « celle du milieu est un pub irlandais, et ses voisines dansent sur le rythme de la musique irlandaise ». En réalité, il nous explique que les anciennes maisons sont construites sur des pilotis en bois posés sur la boue. Avec le temps les pilotis pourrissent ce qui fait pencher les maisons, un peu comme à Venise. Les nouvelles maisons sont bâties sur du béton et ne risquent rien. Toutefois, si rien n'est fait pour sauver les anciennes, elles pourraient s'effondrer.

Retour sur le circuit habituel, et le capitaine ralentit pour nous laisser le temps de photographier « la plus belle vue d'Amsterdam » : une enfilade de six ponts qui enjambent un bras de canal. Quelques anecdotes et des dizaines de photographies plus tard, le bateau regagne son embarcadère, et c'est en anglais, suédois, allemand, français et italien que le capitaine nous souhaite à tous d'apprécier le reste de notre séjour à Amsterdam.

Voyage aux Pays-Bas - Amsterdam
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The Red Light District

Le Quartier rouge d'Amsterdam est sans aucun doute mondialement connu.

Surnommé De Wallen par les locaux, en souvenir des fortifications de la ville qui se trouvaient jadis dans les parages, le quartier rouge est un rectangle bien délimité de 500 mètres de long sur 300 mètres de large.

En vertu de la législation néerlandaise sur la prostitution, qui n'autorise celle-ci qu'en certains endroits précis, la totalité des travailleurs du sexe d'Amsterdam sont concentrés dans cette petite zone, devenue la première attraction touristique de la ville.

Le vendredi soir, des centaines de personnes venues de toute l'Europe arpentent bière à la main, et souvent cannabis aux lèvres, les ruelles du quartier à la recherche de prostituées légèrement vêtues et fardées d'un maquillage phosphorescent.

Ces dernières se trouvent dans des petites cabines individuelles dont le mur situé coté rue est une vitrine au travers desquels les clients alpaguent souvent et les prostitués racolent parfois. De temps à autres des vitrines s'ouvrent, laissant entrer ou sortir un client. Le temps du travail, un rideau est tiré derrière la vitrine empêchant les passants de voir ce qui se passe.

On comptait un peu moins de 500 vitrines en 2007. Une véritable industrie touristique s'est développée autour de la prostitution avec notamment un musée et un nombre conséquent de sex-shop.

Le Quartier rouge est en outre connu pour ses coffee-shops. Toutefois le cocktail drogue-prostitution, bien que légal dans une certaine mesure s'est avéré très criminogène. En 2007, la municipalité d'Amsterdam a lancé le projet 1012 visant a rendre plus sur le Quartier rouge en mettant fin à la criminalité récurrente de cette zone et à mettre en valeur le patrimoine du quartier comme Oude Kerk (la plus ancienne église de la ville) ou l'Amstelkring (une église clandestine nichée dans des maisons bourgeoises). Ainsi aujourd'hui il n'est pas rare de voir les forces de l'ordre quadriller la zone.

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Le musée Van Gogh

Le musée Van Gogh rassemble la plus grande collection d'oeuvres de l'artiste au monde. Ses plus grandes oeuvres sont, malgré tout, prêtées aux différents grands musées à travers le monde, ainsi, nous n'avons pas pu voir par exemple "La chambre de Van Gogh à Arles"

Nous avons cependant admiré "Les tournesols" et "L'amandier en fleurs", véritables chefs d’œuvres de l'artiste.

Nous avons été étonnés de la douceur des paysages qui contraste fortement avec la dureté des portraits de l'impressionniste.

Par ailleurs, le musée rend également hommage à Théo Van Gogh, frère de Vincent, qui a toujours soutenu son frère et cru en son talent.

Enfin, le musée expose également des oeuvres des contemporains et amis de l'artiste, et des oeuvres de ceux qu'il a inspiré comme Monet, Gauguin, Pissaro, ou Toulouse-Lautrec.

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Le musée du hash, du cannabis et du chanvre

Nous entrons dans le musée en poussant un lourd rideau après avoir acheté son billet. Celui-ci nous donne d'ailleurs droit de visiter le musée et la galerie, située cinquante mètres plus loin dans la même rue. Ces deux lieux s'efforcent de retracer l'histoire du cannabis et du chanvre, de montrer la manière dont on les cultive, celle dont on les utilise (autre que récréative) et d'expliquer les différents mouvements politiques et juridiques auxquels ils donnèrent lieu.

A travers une multitude de photos, de témoignages et d'objets, le musée du cannabis et du chanvre s'efforce de nous enseigner le maximum de choses sur ces plantes et leurs effets. On peut même observer un plan de cannabis grandir sous lumière artificielle. En effet, seule une petite culture pour usage personnel est autorisée. Deux plants de cannabis sur un balcon sont légaux. En revanche un entrepôt plein de plants de cannabis ne l'est pas. Si la vente et la consommation de cannabis sont légales, la production « industrielle » de la plante ne l'est pas. Cela aboutit à un paradoxe : les coffee-shop ont tout à fait le droit de vendre du cannabis à leurs clients, mais ils n'ont en théorie aucun moyen légal de se procurer suffisamment de plants de cannabis pour satisfaire à la demande.

En-dehors de l'utilisation récréative du chanvre et du cannabis à travers les pays et les époques, le musée et la galerie montrent les autres utilisations que l'on fait, que l'on pourrait faire ou que l'on a fait de ces plantes. L'utilisation médicinale du cannabis occupe une large place au musée. Quant à elle, la galerie nous apprend que les Pays-Bas étaient l'une des plus grandes nations navigatrices d'Europe car ils utilisaient le chanvre, peu cher, résistant, et dont ils disposaient en abondance, pour construire tout ce qui n'était pas en bois sur leurs bateaux : les cordages, les voiles, les vêtements des marins... Le chanvre était même utilisé comme nourriture. Cette utilisation du chanvre dans la construction navale a cependant était abandonnée avec le développement de l'industrie et des matériaux modernes.

On sent que la visite du musée et de la galerie, riche en informations et très intéressante, vise à « dédiaboliser » le cannabis et le chanvre. Le vice n'a pas été poussé jusqu'à offrir une dégustation aux visiteurs qui pourront néanmoins trouver leur bonheur dans l'un des nombreux coffee-shop de la ville.

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Le musée de la prostitution

"Entrez dans un monde fascinant qui reste caché pour beaucoup et découvrez les secrets du quartier rouge d'Amsterdam (...). Jetez un œil dans les coulisses du plus vieux métier du monde et faite l'expérience de vous asseoir dans une vitrine."

Ce sont par ces mots que le guide du musée accueille les visiteurs.

La visite commence par un film introductif montrant les acteurs de l'industrie prostitutionnelle. Nous découvrons ensuite leurs coutumes, leurs habits et leurs lieux de travail.

Il y a actuellement 900 prostituées à Amsterdam et seulement 300 vitrines de prostitution. La règle des trois huit s'applique ici. Chaque prostituée paye 150 euros la demi journée de location de sa "chambre", sachant que le tarif de base d'une passe est d'environ 60 euros pour 10 minutes maximum. Tout se négocie, durée comme services, avant le début de la passe évidemment.

La visite se termine par les témoignages écrits de client, de prostituées et d'anciennes prostituées.

Le musée a un regard sans préjugé sur la prostitution mais fustige sévèrement tout abus de la part des clients et des chefs de réseaux illégaux.

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